Tunisie-tourisme : les hôteliers restent confiants pour la haute saison (reportage vidéo)

Lun, 11/04/2016 - 08:19

Il semble que les récentes attaques perpétrées contre des établissements sensibles à Ben Guerdane puissent compromettre  fortement l’espoir pour la Tunisie de renouer cet été avec le tourisme, considéré comme le  poumon de l’économie.

Cette éventualité se précise au regard du  recul de la fréquentation touristique pendant la récente période. Chiffre à l’appui, la Tunisie a enregistré une baisse de 35,1% par rapport à 2015 en termes de recettes touristiques et en termes des touristes soit 25,2% .

Africanmanager a recueilli les avis de certains hôteliers et leurs prévisions par rapport à la haute saison qui coïncide avec l’organisation de la 22ème édition de MIT 2016 qui se tient actuellement au Kram.

Vendredi 7 avril 2016, on était sur place  pour rencontrer quelques hôteliers participant à cet événement incontournable et  qui a pour slogan  «  le tourisme tunisien pour les Tunisiens ».

Situation peu claire…

Les hôteliers font grise mine. Ils sont beaucoup moins nombreux que d’habitude à dire que la saison estivale sera prometteuse . C’est le cas de Haithem Felfelli, directeur marketing  de la chaîne Cigale. Il  affirme que la situation n’est pas encore claire .

Mais pourquoi ? Ceci est dû au comportement des consommateurs tunisiens plus enclin à réserver à la  dernière minute.

Pour lui,  un grand intérêt se focalise actuellement sur la promotion du tourisme local pour des raisons multiples,  à savoir la baisse accrue du marché international, ce qui a obligé plusieurs unités hôtelières à réviser leurs politiques.

« On a choisi de s’orienter  vers le marché local de façon à attirer le maximum de Tunisiens, et ce, pour booster l’activité touristique confrontée déjà à plusieurs problèmes », précise  Heithem Felfelli tout en annonçant le recours à des tarifs concurrentiels.

Outre le marché local, les Algériens demeurent un cible principale non seulement pour cette unité hôtelière, mais aussi pour le tourisme qui représente environ 7% du PIB et quelque 400 mille emplois directes et indirects.

Une situation  difficile, mais rattrapable…

Un avis est partagé par un autre hôtelier.Il s’agit du responsable de la chaîne Radisson Blu . Il pense que la conjoncture nationale et internationale et les mutations enregistrées donnent à penser que la  haute saison touristique sera difficile.

« La situation n’est pas encore claire en Tunisie d’autant moins que  le  boycott annoncé par certains tour-opérateurs étrangers  dicte de promouvoir d’autres destinations et ceci  aura certainement des répercussions sur le pays », explique t-il.

Le responsable,  à cet égard, déplore l’absence d’une  vraie campagne de marketing menée par le gouvernement de manière à aider les hôtels à développer leurs business.. « On aurait aimé un effort de plus de la part du gouvernement à l’effet de viser la clientèle à l’international », se plaint-il.

Cependant, il s’est dit optimiste quant à la situation du secteur, qui reste rattrapable. C’est pourquoi l’hôtelier   de repositionner l’hôtellerie au niveau de secteur pour mieux repartir en 2017 et  mieux se préparer pour l’année prochaine.

Une étape « cruciale » non seulement pour cet hôtelier, mais aussi pour d’autres professionnels du secteur  puisque plusieurs tour- opérateurs de renom ont notamment le groupe TUI Belgium ont décidé d’annuler leurs voyages et leurs vols prévus sur la destination Tunisie

Encore de l’optimisme…

Contrairement aux avis de ces deux hôteliers, Ines ben Ameur Dali, responsable de la chaîne Magic Life  s’est montrée optimiste affirmant que divers indicateurs annoncent une haute saison estivale positive.

Selon elle, les perspectives semblent excellentes pour cette nouvelle saison soulignant ainsi  les efforts fournis par les acteurs intervenants et  l’amélioration du plan secrétaire en Tunisie ces derniers temps

La confiance revient dont notamment dans le marché russe. L ’arrivée jeudi du premier vol en provenance de Russie, organisé par le tour- opérateur «ANEX Tours, à Monastir, avec à son bord 238 touristes dont 42 représentants d’agences de voyage est le bon exemple.

«  Ceci nous a donné de l’espoir d’autant plus les tour-opérateurs étrangers  ont programmé la destination Tunisie », souligne- t-elle précisant que ce choix n’est pas arbitraire, mais lié à la conjoncture délicate qui traversent la Turquie et l’Egypte.

C’est pour cette raison que des offres promotionnelles seront lancées pour attirer davantage la clientèle tunisienne, mais aussi étrangère.