La loi sur le statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT) sera débattue dans les jours qui viennent en séance plénière après avoir été examinée en commission. Cette loi, qui vise à conférer à l’Institut d’émissions une plus grande indépendance, comporte une grande innovation, à savoir l’intégration dans ce statut de ce qu’on appelle les “crédits de bureau“ qui n’étaient régis, jusque-là, par aucune réglementation.
Pour comprendre la portée de cette nouveauté, nous rappelons qu’auparavant les banques de la place hésitaient beaucoup à financer les petites et moyennes entreprises (PME) parce que le Taux effectif global (TEG) était fixé et plafonné par la BCT. Conséquence: elles ne pouvaient pas par conséquent évaluer le risque pris lors de l’octroi des crédits à sa juste valeur.
Avec cette réforme, le TEG va être déplafonné avec comme corollaire l’octroi aux banques la possibilité et la latitude d’analyser, par leurs propres moyens, le risque, d’adapter leurs crédits à ce risque et de demander aux PME postulant à ce crédit d’en financer le coût à travers la fixation d’un taux d’intérêt correspondant.
Une telle réforme va promouvoir uniquement les PME viables et performantes et mettre fin aux canards boiteux, voire les entreprises «à peu près» qui ont pris l’habitude de se financer par le biais de garanties réelles, de crédits fournisseurs et de crédits à court terme.
Pour mémoire, un bureau de crédit ou crédit bureau est une organisation qui acquiert et compile les antécédents de crédit des particuliers. Les établissements financiers utilisent ensuite les informations recueillies pour optimiser leur risque et leur octroi de crédit. En effet, grâce aux informations fournies par le crédit bureau, l’organisme prêteur va pouvoir procéder à une meilleure évaluation des risques et ainsi allouer les crédits en adéquation avec la situation actuelle de l’emprunteur.