La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié ce mardi 1er mars 2016 une note de conjoncture portant sur le mois de février dernier. Il en ressort que taux de croissance économique a connu, durant le dernier trimestre de 2015, une certaine amélioration atteignant 0,8% en comparaison avec le trimestre précédent contre une quasi-stagnation (0,1%) au troisième trimestre et un fléchissement de 0,2% et de 0,3%, respectivement, au cours du premier et du deuxième trimestre de la même année.
En termes de glissement annuel, le PIB a enregistré, au cours du quatrième trimestre de 2015, une hausse de 0,3% contre 0,4% au trimestre précédent et 2,3% durant le dernier trimestre de l’an passé. Ainsi, la croissance économique s’est établie à 0,8% pour l’ensemble de l’année 2015 contre des estimations précédentes de 0,5% et 2,3% une année auparavant. Le ralentissement de la croissance durant le dernier trimestre est imputable au repli de la valeur ajoutée des principaux secteurs, notamment les industries non manufacturières (-3,1%), les services marchands (-1,6%) et les industries manufacturières (-0,5%).
Corrélativement, le taux de chômage s’est accru, au cours du quatrième trimestre, de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 15,4%, poursuivant la tendance haussière sur laquelle il s’est inscrit depuis le début de l’année 2015. En revanche, le taux relatif aux diplômés de l’enseignement supérieur a baissé de 0,8 point de pourcentage tout en demeurant à un niveau assez élevé (31,2%).
Sur le plan sectoriel, l’indice général de la production industrielle a diminué à un rythme plus accentué, durant les onze premiers mois de 2015, soit -1,8 % contre -1,2 % pour la même période une année auparavant, sous l’effet de la poursuite du fléchissement de la production énergétique (-6%) et la détérioration de la production minière (-18,1%), contre une légère hausse de la production des industries manufacturières (0,2%).
Les principaux indicateurs conjoncturels relatifs à l’évolution de l’activité industrielle, observés au cours du mois de janvier 2016, montrent un repli des importations des matières premières et demi-produits (-10,4%en glissement annuel contre une hausse de 10%en janvier 2015) et des biens d’équipement(-7% contre -7,1%), et ce, outre la contraction des exportations du textile, habillement, cuirs et chaussures(-1,5% contre -0,7%).En revanche, les exportations des industries mécaniques et électriques ont enregistré une légère reprise (3,2 % contre -1%).
Concernant le secteur des services, les principaux indicateurs de l’activité touristique ont poursuivi leur détérioration au début de l’année en cours, en particulier pour les nuitées touristiques globales (-46,5% en janvier 2016), les entrées de touristes étrangers (-20,7%) et les recettes touristiques ( -49,9%).
L’activité du transport aérien a également enregistré, au mois de janvier 2016, un repli du trafic aérien de passagers de 7,9%, en glissement annuel, contre -15% au même mois de l’an passé.
Le déficit de la balance commerciale s’est contracté, au cours du mois de janvier 2016, de 346,8 MDT ou 40,6%, en comparaison avec le même mois de l’année précédente, pour se situer à 507,2 MDT, sous l’effet de la baisse des exportations à un rythme inférieur à celui des importations (-9,4% et -17,9%, respectivement, contre +3,3% et +2,1%, une année auparavant). Le taux de couverture s’est également amélioré de 7,5 points de pourcentage pour atteindre 80,2%.
Par ailleurs, la balance énergétique a connu un net repli de son déficit, passant de -415,7 MDT à -24,2 MDT en relation, notamment, avec la chute des prix internationaux des hydrocarbures, alors que la balance alimentaire a connu une détérioration, dégageant un déficit de 103,8 MDT, contre un excédent de 151,1 MDT en janvier 2015.
En revanche, les recettes touristiques ont enregistré, au cours du même mois, une chute de 49,9%, en comparaison avec leur niveau de janvier 2015, pour atteindre 113 MDT. Également, les revenus de travail ont diminué de 18,2%, par rapport à janvier 2015, pour se situer à 269 MDT.
Compte tenu de ces évolutions, le déficit courant a connu une baisse de 196 MDT, en janvier 2016, revenant à 324 MDT ou 0,4% du PIB contre 520 MDT et 0,6%, au cours du même mois de l’année précédente.
Pour sa part, le niveau des avoirs nets en devises a accusé une certaine baisse, revenant à 13.332 MDT ou 123 jours d’importation, à fin janvier 2016, contre 14.012 et 128 jours au terme de l’année 2015, affecté par un déficit accentué de la balance des opérations financières avec l’étranger (-458 MDT contre un excédent de 2.453 MDT un an plus tôt).
Le taux de change du dinar a enregistré, en janvier 2016, une légère dépréciation de 0,2% vis-à-vis de l’euro et également du dollar américain.
L’évolution de l’indice des prix à la consommation, en glissement annuel, a continué, en janvier 2016, sa tendance baissière amorcée depuis mi-2015, pour se situer à 3,5% contre 4,1% au cours du mois de décembre 2015 et 5,5% en janvier 2015.
Pour ce qui est de l’inflation sous-jacente, le rythme d’évolution des prix des produits hors frais et encadrés a connu une légère détente (5,4% au cours du mois de janvier 2016 contre 5,5% en décembre 2015).
Les besoins des banques en liquidité ont connu une certaine baisse, en janvier 2016, ce qui a ramené les opérations de politique monétaire de la Banque Centrale à 5.269 MDT en moyenne, en baisse de 116 MDT en comparaison avec décembre 2015. Ainsi, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire s’est situé, en janvier 2016, à 4,25% contre 4,28% un mois auparavant.
Les dépôts bancaires ont connu, en janvier 2016, un ralentissement de leur rythme d’évolution en comparaison avec décembre 2015 (0,5% contre 1,9%), sous l’effet de la baisse des comptes à terme, ainsi que de la nette décélération des dépôts à vue et des comptes d’épargne.
La même tendance a concerné les concours à l’économie au cours du même mois (0,8% contre 1,1%), en rapport avec la baisse des crédits à court terme et la quasi-stagnation de ceux à moyen et long termes.