Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord élargi de 48 mois avec la Tunisie au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) portant sur un montant équivalent à 2,04 milliards de DTS (environ 2,9 milliards de dollars, soit 375% de la quote-part de la Tunisie) à l’appui du programme de réformes économiques et financières du pays, qui est détaillé dans la vision économique des autorités.
Ce programme a pour objectif de promouvoir une croissance économique plus vigoureuse et mieux partagée en consolidant la stabilité macroéconomique, en réformant les institutions publiques -notamment la fonction publique-, en facilitant l’intermédiation financière, et en améliorant le climat des affaires.
À la suite de cette décision du Conseil, un décaissement de 227,29 millions de DTS (environ 319,5 millions de dollars) est immédiatement disponible; le décaissement du montant restant sera échelonné sur la durée du programme sujet à huit revues.
À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur la Tunisie, Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président du Conseil par intérim, a déclaré:
«L’économie de la Tunisie a fait preuve de résilience, mais elle continue de connaître d’importantes défis budgétaires, extérieures, structurelles et sociales. La stabilité macroéconomique a été préservée et d’importantes réformes ont été engagées, notamment avec le soutien de l’accord avec le FMI qui a expiré récemment.
Les autorités ont élaboré un nouveau programme économique de grande envergure -qui sera soutenu par un accord de quatre ans au titre du mécanisme élargi de crédit- pour remédier aux vulnérabilités qui subsistent. Ce programme vise à consolider la stabilité macroéconomique et à promouvoir une croissance plus inclusive. Une ferme volonté de mener des politiques solides, une action rapide et résolue en vue de faire avancer les principales réformes structurelles ainsi que la formation d’un consensus et des initiatives de communication, en particulier les réformes socialement sensibles sur le plan social, sont autant d’éléments indispensables pour créer des emplois et générer assurer les gains les plus importants pour la population tunisienne.
Une politique budgétaire prudente qui positionne la dette publique sur une tendance baissière contribuera à alléger les contraintes de financement, à réduire les déséquilibres extérieurs et à assurer la viabilité. Une réforme globale de la fonction publique permettra d’améliorer la prestation des services publics et de accroitre des marges budgétaires au profit des investissements prioritaires et des dépenses sociales bien ciblées. Un système fiscal plus progressif et plus efficient élargira la base d’imposition et renforcera l’équité. Il convient de continuer à surveiller les risques budgétaires et d’intensifier les efforts dans le domaine de la gouvernance.
Une plus grande indépendance de la banque centrale renforcera l’efficacité de la politique monétaire, tandis qu’une flexibilité accrue du taux de change renforcera les réserves de change et facilitera l’ajustement extérieur.
Il convient de saluer l’adoption d’une législation essentielle concernant le secteur bancaire. Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour restructurer les banques publiques et renforcer le cadre de résolution et de supervision bancaires. Le développement des bureaux de crédits et le déplafonnement des taux des prêts permettront d’élargir l’accès aux financements.
«Pour promouvoir le développement du secteur privé et créer des emplois, il est essentiel de rationaliser les formalités existantes pour les entreprises et d’élargir l’accès aux marchés en adoptant un nouveau code des investissements et mettant en œuvre la loi sur la concurrence ainsi que la loi sur les partenariats public-privé».