Oxford Business Group : L’économie tunisienne devrait rester en phase de redressement !

Mon, 01/11/2016 - 07:22

« Les facteurs économiques fondamentaux restant prometteurs sur le long terme, les décideurs économiques tunisiens cherchent à accélérer la reprise dans le pays après une année 2015 difficile et à encourager une croissance durable en 2016 ». C’est ce qui ressort d’une étude élaborée par Oxford business group.

Selon l’étude, l’économie dispose de nombreux atouts, dont le pays compte tirer profit au cours des années à venir. Grâce à une population bien formée, à des réseaux d’infrastructures bien entretenus et à une base industrielle développée, le pays a su maintenir une croissance du PIB par habitant de l’ordre de 5% par an au cours des 20 ans qui ont précédé 2011, se plaçant à cet égard en deuxième place parmi les pays de la région MENA.

La Tunisie bénéficie également d’un secteur de l’exportation varié, comprenant notamment des activités d’extraction telles que le pétrole et le phosphate, ainsi que d’un secteur agricole considérable et d’une industrie manufacturière disposant de liens solides avec les chaînes de production européennes, en particulier en ce qui concerne les produits automobiles, textiles et électroniques.

« L’économie tunisienne devrait toutefois rester en phase de redressement économique sur le court à moyen terme. En août, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a déclaré que l’économie était entrée en « récession technique » après une contraction du PIB de 0,2% et 0,7% en glissement trimestriel au premier et deuxième trimestre. Au troisième trimestre, le PIB affichait une baisse de 0,1% en glissement annuel », note l’étude de l’OBG.

S’agissant de l’année 2015, l’étude constate la chute de la demande intérieure et l’expansion du crédit a fléchi et l’inflation est descendu à un taux annualisé de 4,2% au troisième trimestre, contre 5,5% au premier trimestre. Inquiète de la demande intérieure en berne, la BCT a baissé son taux d’intérêt directeur de 50 points de base pour le ramener à 4,25% au début du mois de novembre. « Si peu d’économistes prévoient une croissance du PIB dépassant les 0,5% pour l’année 2015, contre 2,3% en 2014, le FMI prédit une croissance de l’ordre de 1% d’ici la fin de l’année, puis de 3% en 2016 ».

La Tunisie affiche des résultats plutôt corrects si on tient compte des troubles de 2011 mais les réformes économiques structurelles nécessaires pour réduire la bureaucratie, combattre la corruption et accroître la compétitivité économique n’ont pas progressé à la vitesse escomptée, note l’étude de l’OBG.

Les inquiétudes sécuritaires restent vives, touchant en particulier le secteur du tourisme, qui a contribué au PIB à hauteur de 14,5% en 2014. « Selon la BCT, les recettes touristiques ont chuté de 33,4% au cours des dix premiers mois de l’année 2015, atteignant 2,1 milliards de dinars (951,9 millions d’euros). Les principales sources de recettes en devises, notamment les exportations et la production de phosphates, ont également connu un fléchissement », lit-on dans l’étude.

Comme c’est le cas pour de nombreuses économies émergentes sur le continent aux prises avec le même type de déficiences, venir à bout du double déficit dont souffre le pays constitue un objectif politique clé. Le déficit s’est élargi et a atteint 4,4% du PIB en 2015, notamment en raison de hausses de salaires dans la fonction publique. Les perspectives sur le court terme sont toutefois encourageantes dans la mesure où le gouvernement entend réduire le déficit budgétaire pour le faire passer à 3,9% du PIB en 2016, selon Slim Chaker, le ministre des Finances. Pour ce faire, il faudra mobiliser 6 milliards de dinars (2,7 milliards d’euros) de financements intérieurs et extérieurs.

Selon la même étude, d’importants progrès ont été déjà réalisés en ce qui concerne le déficit courant, en nette amélioration à un taux estimé de 7,6% du PIB en 2015 alors qu’il atteignait en 2014 le taux quasi record de 8,8% du PIB, les prix bas des matières premières et les recettes touristiques médiocres devraient limiter la reprise au cours de l’année prochaine.