LA BOURSE DE TUNIS POURRAIT COMPTER ENTRE 350 ET 450 SOCIÉTÉS COTÉES SELON FADHEL ABDELKEFI

Fri, 01/08/2016 - 07:18

Dans une interview accordée à notre confrère Leaders, Fadhel Abdelkefi, Directeur Général de Tunisie Valeurs a invité les autorités à mettre en place des mesures effectives pour renforcer la contribution de la Bourse de Tunis au financement de l'économie, qui n'est que de 7% actuellement pour un marché qui présente une capitalisation boursière d'environ 18 milliards de dinars, soit près de 21% du PIB, et génér une moyenne journalière de 6 à 7 MD en terme de capitaux transigés. Ces volumes sont loin des moyennes des marchés marocains ou égyptiens à titre d'exemple.

Fadhel Abdelkefi a mis l'accent sur l'écart entre les moyens techniques et réglementaires, dont dispose la bourse de Tunis avec les meilleurs standards internationaux en termes de sécurité des transactions et de fiabilité, et la taille du marché, qui est en total inadéquation avec la taille de l’économie tunisienne. Plusieurs secteurs comme l'agriculture, l'énergie ou les télécoms ne sont pas encore représentés à la Bourse de Tunis, ajoute le dirigeant.  La situation de la BVMT pose la question de l’existence d’une réelle volonté politique et de conviction pour donner à la place de Tunis l’importance qu’elle devrait avoir. Il est clair que le marché ne constitue pas une des priorités des autorités actuelles, ajoute le dirigeant qui estime que la Tunisie mériterait une bourse où sont cotées entre 350 et 450 sociétés, avec une capitalisation boursière équivalente au PIB et un taux de financement de l’économie de 25 à 30%.

Pour Fadhel Abdelkefi la situation actuelle pose surtout le problème de la demande, encore dominée par les particuliers et petits porteurs en l’absence d’une composante institutionnelle importante, c’est d’ailleurs ce qui explique par exemple l’échec du marché alternatif, arrivé un peu trop selon Abdelkefi, et destiné d’abord et surtout aux institutionnels. Les opérateurs du marché réclament son ouverture aux investisseurs étrangers, indique  Abdelkefi, ainsi que la levée des restrictions sur la distribution, il faudra également repenser la gestion obligataire, considérer une démutualisation de la Bourse de Tunis à l’instar de ce qui vient d’être fait au Maroc et beaucoup d’autres actions susceptibles de renforcer la présence de la Bourse dans l’économie.