2017, année de la reprise économique en Tunisie?

Tue, 11/15/2016 - 07:38

L’année 2017 sera l’année de la reprise économique en Tunisie, estime Najia Gharbi, directrice générale de l’Unité Centrale d’Encadrement des Investisseurs, dans une déclaration à l’agence TAP.

« Plusieurs projets d’envergure seront lancés à la fin de cette année, après la conférence internationale de l’investissement. Ils devront impulser le développement dans plusieurs régions du pays, à travers la création de nouveaux postes d’emploi et la relance de la dynamique économique », a-t-elle ajouté.

Selon la responsable, beaucoup d’investisseurs sont intéressés par le site Tunisie et plusieurs idées de projets innovants ont été présentées. « Nous recevons au quotidien, au sein de l’unité d’Encadrement, des investisseurs étrangers qui veulent investir en Tunisie, mais le problème réside toujours dans la lenteur des procédures administratives et aussi dans les difficultés de financement et les problèmes fonciers », a-t-elle dit.

SOS IJRAAT, une plateforme pour débloquer des projets privés

Najia Gharbi a évoqué, dans ce contexte, la première plateforme informatique dédiée aux entreprises « SOS IJRAAT », lancée, le 1er novembre 2016, dans l’objectif d’accélérer le démarrage de nouveaux projets et relancer ceux qui sont bloqués. Il s’agit d’une hotline destinée aux entreprises du secteur privé freinées par les procédures administratives. Ceux-ci peuvent exposer les problèmes qu’ils rencontrent avec l’administration dans la perspective d’y trouver des solutions.

En fait, une équipe assurera la collecte d’informations personnalisées, pour un meilleur diagnostic du problème, avant de transférer la requête à l’administration pour traitement.

Initiée en collaboration avec la Présidence du gouvernement et financée par le Center for International Private entreprise (CIPE), cette plateforme permet de résoudre de manière ponctuelle les problèmes administratifs des entreprises. Elle permet aussi d’accélérer le processus de réformes en recensant au fur et à mesure, la collecte de réclamations, les procédures handicapant l’activité économique en Tunisie.

320 projets en difficultés recensés durant le 1er semestre 2016

Gharbi a déclaré que les principaux problèmes rencontrés par les investisseurs en Tunisie sont surtout d’ordre financier, foncier et administratif.

« Notre Unité centrale d’encadrement des investisseurs a reçu, durant le premier semestre de l’année 2016, 320 dossiers de projets en difficultés, dont 31% font face à des problèmes de financement, 23% à des problèmes administratifs et 13% à des difficultés d’ordre foncier « , a-t-elle révélé. En 2015, l’Unité a recueilli 413 projets souffrant de difficultés, alors que durant les six derniers mois de l’année 2014, le nombre de ces projets s’est élevé à 462 projets représentant 2775 millions de dinars.

Le grand lot de ces projets bloqués est situé aux gouvernorats de Sousse (11 projets d’un coût d’investissement de 918 MDT), de Tozeur (13 projets d’un investissement de 296 MDT), et de Kairouan et de Jendouba (respectivement 21 et 30 projets d’un coût de 204 MDT dans chacun).

Impératif d’améliorer le cadre légal et administratif en Tunisie

La responsable estime que « tout le monde doit être sensibilisé à la nécessité de promouvoir l’investissement et de travailler davantage pour améliorer le cadre légal et administratif en Tunisie ». Elle a rappelé, ainsi, que la loi sur le partenariat public-privé  » PPP  » a été promulgué, fin 2015, dans l’objectif de renforcer et d’accroitre l’infrastructure publique en diversifiant les modes et sources de financement.

D’après ses dires, deux projets pilotes ont été retenus pour être réalisés dans le cadre de PPP. Le premier consiste à la création d’une station d’épuration El Hessiane pour le compte de l’Office National de l’Assainissement (ONAS) et qui sera dotée d’une capacité d’environ 60 000 m3/j. Cette station desservira Raoued, Kalâat El Andalous et une partie d’El Mnihla située dans le versant de la station. Quant au second projet, il concerne la mise en place d’une station de dessalement d’eau de mer à Gabès d’une capacité d’environ 50 000 m3/j. Ce projet sera réalisé pour le compte du Groupe Chimique Tunisien (GCT).

Par ailleurs, elle a indiqué que l’ARP se penche actuellement sur l’examen de la loi sur les urgences économiques, qui va être adoptée avant la tenue de la Conférence internationale de l’Investissement (29 et 30 novembre 2016). Cette loi, a-t-elle expliqué, qui vise à accélérer les procédures administratives pour les grands projets à forte valeur ajoutée, établis dans les régions intérieures et dotés d’une importante capacité d’employabilité, « sera un message fort pour les investisseurs étrangers qui désirent s’implanter en Tunisie ».